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Être maman et ergothérapeute privé
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- J’écris ce matin avec très peu de sommeil en banque. Ma vie de maman, de retour au travail comme ergothérapeute privé, est pleine de défis. En même temps, je comprends mieux la réalité des parents que j’aide, en ergothérapie, particulièrement en santé mentale.
- J’ai ma clinique de réadaptation comme ergothérapeute depuis près de dix ans. Ça fait donc un bon moment que j’aide des parents, sans avoir moi-même d’enfants. Ceci remet les choses en perspectives. Voici mes réflexions du moment à ce sujet.
Cinq prises de conscience depuis que je suis maman et ergothérapeute
1. Être bienveillant envers soi-même et réajuster ses attentes
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- On doit apprendre à vivre et fonctionner malgré les mauvaises nuits, les virus, les imprévus et les nombreuses inquiétudes du quotidien. Comme ergothérapeute et travailleuse autonome, je me suis toujours fixé des objectifs élevés et je me mets beaucoup de pression pour les atteindre.
- Je réalise que c’est correct de réajuster ses attentes selon son niveau d’énergie et de concentration de la journée.
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2. Les conseils ne sont pas toujours les bienvenus
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- C’est parfois déstabilisant de recevoir des conseils sur la façon de prendre soin des enfants, de la part de la famille ou même des étrangers : les couches lavables ou jetables, l’allaitement, la discipline, les méthodes d’endormissement du bébé, la suce, etc. Il peut y avoir beaucoup de conflits de valeurs d’un parent à l’autre, sur un nombre infini de sujets.
- Bien que l’entourage soit souvent bien intentionné, les commentaires reçus peuvent nous remettre en question comme parent et générer toutes sortes d’émotions inconfortables.
- C’est une bonne chose de se remettre en question, c’est ainsi qu’on s’améliore. Par contre, ça peut devenir drainant à certains moments.
- Parfois, les parents veulent simplement être écoutés et validés dans leurs émotions. Ils ne recherchent pas à tout prix des conseils (même de la part de professionnels de la santé).
- Les parents sont experts de leurs enfants. Comme ergothérapeute privé, je préfère travailler en équipe avec les parents, pour qu’on trouve des solutions ensemble à des problèmes spécifiques. Comme c’est le parent qui applique les solutions à la maison, je crois qu’il est le mieux placé pour juger de la pertinence des solutions et évaluer si celles-ci peuvent se coller à sa réalité.
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3. Les parents ont la culpabilité facile
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- Quand j’ai fait ma formation sur la gestion du stress, nous participions à un forum de discussion en anglais avec des participantes d’un peu partout dans le monde (Australie, États-Unis, Canada, Allemagne, etc.).
- La majorité des participantes étaient des mères. Ce qui m’a sauté aux yeux, c’est leur culpabilité, au fil des semaines, durant la formation.
- Au fur et à mesure qu’elle en apprenait sur le stress, elle faisait des liens avec leurs expériences de mamans. Elles comprenaient, quelques années plus tard, les réactions de leurs enfants (et leurs propres réactions) dans des situations passées.
- Elles réagissaient souvent de la même façon : « Si j’avais eu ces informations-là quand mon enfant était plus jeune, j’aurais mieux réagi et j’aurais évité un tas d’erreurs ! ».
- Cette réflexion m’amène au point suivant : on ne peut pas s’en vouloir de ce qu’on ne sait pas.
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4. On ne peut pas s’en vouloir de ce qu’on ne sait pas.
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- On fait du mieux qu’on peut avec les informations qu’on a et avec l’état mental qu’on a, à ce moment-là. C’est plus facile à dire qu’à faire, mais bon.
- En ergothérapie, les parents qui viennent me consulter veulent de l’aide, par exemple, pour que les choses s’améliorent à la maison (ex. : conflits, opposition, agressivité, manque d’autonomie de l’enfant, enjeux de communication au sein de la famille, etc.).
- Ils consultent aussi en ergothérapie pour que leur enfant se sent mieux (ex : gestion du stress et des émotions, améliorer l’autonomie à la maison ou à l’école, etc.). Finalement, les parents recherchent de l’aide en ergothérapie pour améliorer le climat familial.
- Je reste vigilante à ne pas exacerber la culpabilité des parents. Il faut se concentrer sur les améliorations à venir et l’espoir.
5. Trop d’informations, c’est comme pas assez.
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- La santé mentale, la gestion du stress, l’anxiété et la dépression, ça me passionne. Lire là-dessus, c’est un loisir pour moi. J’aime en parler à mes clients et leur donner beaucoup d’informations sur le sujet.
- Je réalise maintenant que pour une personne à bout, épuisée et inquiète pour son enfant, c’est probablement trop d’informations.
- Je ne veux pas ajouter des lectures sur la pile de tâches des parents dont la charge mentale est déjà importante.
- Depuis que je suis maman, je me réajuste au niveau de sommeil et de concentration des parents et je donne maintenant juste ce dont ils ont besoin, sans douze mille extras.
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Je suis convaincue que d’autres prises de conscience me viendront en tête, je n’en suis encore qu’à mes débuts de jeune maman !
Pour toute question, n’hésitez pas à me contacter,
Sabrina St-Onge ergothérapeute privé